Contrairement aux générations de nos grands-parents (et encore, mon grand-père a été boulanger puis couvreur…), le marché du travail et les modes de vie actuels font que les métiers qui existent aujourd’hui n’étaient peut-être même pas envisagés quand vous avez été formé.e.s. Cela ou le fait que vous avez simplement envie de faire autre chose, il y a plein de raisons de vouloir changer de métier.
Choisir de quitter un emploi n’est pas toujours facile, c’est une décision toute personnelle, je vais juste proposer une idée du parcours de reconversion.
A moins de tout lâcher pour une passion qui vous dévore et vous apporte déjà un revenu, une aide extérieure permet de clarifier les choses. La matière brute de ce que vous aimez ou savez faire servira de base, mais entre faire une mind-map ou avoir un plan de reconversion il y a un pas.
Que vous soyez en poste en entreprise ou bien chez Pôle Emploi, vous pouvez demander un Bilan de Compétences (BdC), qui est un accompagnement de carrière ou de réorientation. Dans les deux cas, il vous faudra fournir des devis pour justifier le choix de l’organisme qui effectuera le BdC. Profitez de l’entretien pour voir si vous vous entendez bien avec le consultant et si sa méthode de travail, les tests qu’il compte vous proposer ou son réseau d’influence vous seront utiles. Un consultant de BdC c’est à la fois un psy et un conseiller d’orientation, il faut pouvoir être à l’aise avec, mais aussi accepter d’être un peu bousculé dans sa routine et ses modes de fonctionnement.
Le Bilan de Compétences (ou d’autres méthodes) va vous permettre de faire le point sur vos savoirs-faire et savoirs-être, parce qu’envisager de devenir commercial si vous détestez appeler les gens au téléphone, ça va être compliqué. Mais aussi parce que dans les métiers et les activités que vous faites, il y a sûrement des compétences qui peuvent être mises en avant pour un autre métier (exemple au hasard, tenir un blog prouve qu’on sait trouver des sujets, se documenter et tenir un planning régulier… ce qui peut servir professionnellement… vraiment un exemple au hasard ;)).
Entre les envies, les compétences, le marché et les conseils du consultant, on établit ainsi une ou deux pistes d’évolution vers un nouveau métier, qui peuvent être validées par des entretiens réseau si l’on a une connaissance qui exerce déjà ce métier ou des stages de découverte en entreprise.
Ensuite, il peut être nécessaire de se former. De nouveau Pôle Emploi, le Fongecif, le compte formation (ancien DIF) voire la région peuvent vous aider à financer une formation de reconversion. Parfois il s’agit d’une ou deux semaines pour se mettre à jour (sur un logiciel spécialisé par exemple), plusieurs mois (pour apprendre à coder) ou se compter en années (CAP ou autre).
Suivre une formation en tant qu’adulte est un investissement bien différent que d’aller à la fac à 18-20 ans. La démarche est plus volontaire, donc vous serez sûrement beaucoup plus motivé.e.s mais votre vie d’adulte, et les responsabilités qui vont avec, ne va pas disparaître alors que vos camarades de classe n’auront jamais arrêté d’apprendre (mais n’auront pas non plus l’expérience de connaître le monde du travail et de se connaître soi-même). Bref, on me dit que c’est une expérience enrichissante mais éprouvante.
Et après, il y a l’épreuve du feu, trouver un travail dans ce nouveau domaine, savoir argumenter sur son changement de parcours et sur les compétences acquises alors que votre profil n’est probablement pas celui décrit dans l’annonce. Mais tout cela devrait avoir suffisamment mûri pendant tout le parcours précédent pour que cela soit naturel et convainquant.
Si vous avez vous-même tenté la reconversion, quels sont vos conseils ?