J’ai lu récemment Don’t Go Back to School de Kio Stark basé sur l’idée qu’il n’est plus nécessaire de rentrer dans un cadre classique et scolaire pour continuer d’apprendre mettre à l’âge adulte.
Un petit bémol qui m’est venu à la lecture c’est qu’aux Etats-Unis il est sûrement plus facile de se faire embauche sans diplôme et au culot qu’en France.
La problématique de l’apprentissage et de l’école m’intéresse à plusieurs titres :
– j’ai fait une formation longue où on nous a appris beaucoup de choses mais pas forcément comment les apprendre au mieux (et j’ai utilisé très peu de ce que j’y avais appris dans ma vie professionnelle qui est pourtant entièrement basée sur ce diplôme)
– le fonctionnement du cerveau continue de m’intriguer et tout ce qui peut expliquer comment nous réfléchissons me passionne,
– je suis une « experte en curiosité » (terme déposé par Rhi-Peann) presque officielle et je passe mon temps à vouloir apprendre de nouvelles choses.
Les deux méthodes d’apprentissage habituelles proposées dans le livre sont
– la méthode linéaire (celle où l’on suit un programme pré-défini, comme lorsque nous étions à l’école),
– la méthode aléatoire (où l’on attrape un sujet par le premier intérêt qui nous vient et on explore de proche en proche et d’intérêt en intérêt).
Ce qui est important c’est de ne pas être figé dans l’approche et de ne pas toujours s’accrocher uniquement à la méthode linéaire. Effectivement à l’école nous avons tous suivi un enseignement organisé et linéaire mais il est possible qu’en apprenant de par soi-même, passer du coq à l’âne nous permette de développer de manière beaucoup plus experte nos intérêts.
Et selon les sujets une même personne peut mieux apprendre avec une méthode ou l’autre.
Quelque soit la méthode d’apprentissage, les facteurs de réussite principaux sont :
– connaître son propre fonctionnement (si on est plutôt visuel, les matériaux de type auditif ne vont pas aider),
– la motivation interne,
– s’entourer (de personnes qui apprennent la même chose ou d’experts),
– la mise en pratique (par exemple en construisant un projet qui oblige à apprendre).
Au point de vue des sources d’apprentissage, il y a évidemment les cours (à la fac, particuliers, par correspondance), les MOOCs (massive open online course), les bibliothèques, une grande richesse de podcasts sur tous les sujets (assez utile pour apprendre une langue je trouve), de plus en plus d’ouvrages de référence et de vulgarisation.
Rien que pendant ma lecture de ce livre, j’ai été obligée de passer du mode lecture ‘loisir’ au mode ‘études’ avec un carnet pour noter tous les points importants à retenir et donc de passer en mode apprentissage 🙂
Tout cela m’a donné envie de ressortir mes cahiers et mes stylos pour apprendre plein de nouvelles choses.
Et vous, étudiez-vous pour le plaisir ? De quelle manière ? Des conseils ? Des envies de partager un apprentissage ?
Rolala ! l’apprentissage et moi, une longue histoire d’amour ! (et pourtant, si j’en suis l’histoire des socio-types que l’on a évoqué ce matin, ça va dans la « case » opposée à la mienne !)
J’apprends de deux manières :
1/ en posant des questions (genre comment ca se passe quand on fait de la plongée, c’est quoi la narcose, tout ça)
2/ en lisant des documents obscurs et pénibles (ou pas) genre « Histoire de la pensée chinoise » et en fichant tout ce que je lis pour éviter d’en oublier en route (mais bien sûr, j’en oublie en route 😀 )
Visuelle ou auditive ? je ne sais pas trop, mais je sais une chose : j’ai besoin de passer par l’écrit pour assimiler ce que j’ai appris. J’ai une mémoire auditive plus facile que la visuelle sur le court terme (le test de QI que j’ai fait chez la psy m’aura au moins servi à ça) mais comme j’ai besoin d’écrire pour ne pas oublier ce que je lis ou entends, lire a l’avantage de me laisser le temps nécessaire l’écriture.
En revanche, comme je suis une zèbre, l’implication émotionnelle au moment de l’apprentissage est primordiale (ça relève de la motivation et de l’entourage en même temps). Je me rappelle avoir beaucoup régressé en CE1 parce que l’institutrice me faisait très peur (elle me menaçait de me punaiser au plafond par les oreilles) et m’avait déjà humilié en public pour quelque chose que je n’avais pas sur bien faire.
Du coup, apprendre autour du jeu, sur une blague, ou en connexion avec des émotions (même négatives parfois, mais c’est moins sympa) est beaucoup plus efficace pour moi que les méthodes super sobres (même si je peux m’y plier). Ainsi, le strip-dates (lire dates en français, pas en anglais) que j’avais développé en histoire de l’art m’a permis d’apprendre mes chronologies de façon bien plus amusantes que de me les colleter de façon sèche et déprimante. J’aime bien faire des frises et les colorier aussi.
Ma limite : je suis experte en curiosité, moi aussi donc, mais j’ai du mal à aller approfondir les sujets. Pas par manque d’intérêt, mais parce q’u’l y en a des milliers d’autres qui me passionnent et ma fascinent ! Comment gérer le temps et le fait que je suis limitée dans celui-là ? je ne sais pas.
En tous cas, je l’avais dit à l’un de mes employeurs : tant que j’apprends, je suis motivée. En revanche, une fois que j’ai fait le tour… faut que je passe à de nouveaux challenges ! 😀
Un outil intéressant : la Mind Map
Et je te déteste parce que tu m’as mis de nouveaux centres d’intérêt devant le nez maintenant 😀 genre je n’en avais pas assez 😀
Enfin, je crois que tu peux te passer du « presque »… ça me donne d’ailleurs une nouvelle idée pour développer une de celle qui traine dans mes tiroirs 😀
J’oubliais : j’apprends en enseignant aussi ! Construire des cours m’oblige à revisiter mes savoirs et à les repenser, les reformuler pour les transmettre au mieux, c’est un excellent exercice pour faire le point et pour compléter les lacunes !
C’était un des points d’ancrage mentionné dans le livre 🙂
Enseigner ou exposer (comme dans un blog ;)) aide à synthétiser ce que l’on sait et à avancer plus loin grâce aux questions des autres.
je savais que ça allait te faire réagir tout ça 🙂 et sache qu’il y aura encore au moins deux autres volets à ce sujet (dont le livre que j’étudiais ce week-end).
Au niveau ajouter des centres d’intérêts… c’est un prêté pour un rendu : toi aussi tu as allumé plein de nouveaux sujets dans mon cerveau, qui ne sont pas tous très formalisés mais ca viendra. Mais je crois que c’est un peu le fond de commerce de notre relation 😉
Et oui, la mind map, c’est dans les sujets dont je dois parler ici !